Présentation du projet Art en exil de la classe CFI L3 2019-2020, en partenariat avec Bétonsalon – Centre d’art et de recherche, et avec la professeure de la classe d’Arts Plastiques du Lycée Colbert.

« L’art est un effort pour créer, à coté du monde réel, un monde plus humain ». André Maurois.
L'art en exil peut être compris en plusieurs sens : ceux que nous retiendrons suivent, d'une part, une approche métaphorique, et d'autre part, dépendent d' une époque et de sa situation géopolitique. L'époque est évocatrice d'événements culturels, sociaux et, par conséquent, politiques.
Aujourd’hui, l’Europe assiste sur son territoire au plus grand mouvement de population de ces soixante-dix dernières années. Selon l’Office Français de Protection des Réfugiés et Apatrides (OFPRA), pour l’année 2019, environ 132 700 demandes d’asile ont été introduites, soit une hausse de plus de 7 % par rapport à 2018. Parmi ces personnes se trouvent des artistes contraints de fuir leurs pays. À travers les voix de ces artistes, les cultures des pays en péril peuvent continuer à se perpétuer. Voilà pourquoi il est important que les artistes puissent continuer à exercer leur art.
Cependant, depuis les années 1980, le nombre d’artistes a triplé en France, les emplois proposés ont quant à eux progressé moins vite. Résultat : les artistes gagnent de moins en moins d’argent et sont de plus en plus précaires. Cette situation de précarité est d’autant plus exacerbée lorsqu’on est exilé.
Mais l'exil possède également une force d'évocation métaphorique, liée, pour Sarah Sakji, au sentiment d'exclusion, de rupture ou de distanciation. S'exiler, c'est parfois l'opportunité de « penser ailleurs », comme le disait Montaigne. Cela lui évoque l'artiste qui emprunte les chemins de traverse et qui favorise l'errance comme processus. L'art est évasion en soi, c'est de l'errance qu’émergent les idées, les expériences, les surprises, les découvertes. C'est lorsque l’on n’est pas totalement à sa place que l'on a une pensée déshabituée sur le monde (cf Artistes en exil ).
Le projet Art en exil a pris forme dans le cadre d’un projet académique, en collaboration entre la classe de Communication et Formation interculturelles L3 2019-2020 d’INALCO et Bétonsalon- Centre d’art et de recherche. C’est dans le contexte de l’exposition Le surplus de Eve Chabanon que certaines élèves ont été inspirées par le parcours artistique et collaboratif de l’artiste, et ont décidé de développer un événement qui mettrait l’accent sur l’art en exil et sur ce principe de collaboration.
Afin de nourrir cet événement, les élèves ont fait appel à différents artistes et à la classe d’art plastiques du lycée Colbert, encadrée par la professeure Luce Mongo Mboussa.
L’événement devait proposer différents ateliers et des Tables Rondes destinés à la classe, afin de permettre aux élèves de développer leur esprit critique et artistique, ainsi que d’élargir leurs horizons.
La crise sanitaire du Coronavirus ayant chamboulé les plans, le projet d’événement s’est adapté, et s’est transformé en plate-forme à objectif pédagogique, dans laquelle les artistes collaborateurs et d’autres élèves de la classe de CFI L3 proposent des contenus à destination de la classe d’arts plastiques du lycée Colbert, mais aussi de toute personne sensible à cette approche.
Cette plate-forme servira d’outil pour Luce Mongo Mboussa dans le cadre de son cours, et permettra également de faire le lien entre sa classe et les artistes. La plate-forme aura pour finalité d’exposer les productions des élèves qu’ils auront créées avec l’aide des contenus, et en s’inspirant du thème du projet, ainsi que de promouvoir des artistes et artisans.